Un domaine emblématique du Douro
Le vigneron Dirk van der Niepoort est la cinquième génération en charge du domaine fondé il y a plus de 170 ans. Il incarne la synthèse parfaite entre la tradition et une originalité couverte de succès. Le résultat : le non-conformiste de la scène viticole présente d’impressionnants vins portugais, qu’il s’agisse de blancs, de rouges ou de rosés. Il est ainsi l’un des acteurs principaux du renouveau au Portugal.
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« Dirk van der Niepoort est l’un des moteurs du renouveau au Portugal. Depuis bien longtemps, en plus de produire des vins de Porto haut de gamme, il place chaque année la barre de plus en plus haut en ce qui concerne la vinification de blancs et de rouges exceptionnels. »
La Revue du Vin de France
« La plus petite maison de Porto est la plus dynamique de Vila Nova de Gaia. Peu connus du public français, les vins de cette maison sont pourtant au sommet de la production portugaise. [...] Véritables vins de garde, ils sont denses avec une réelle maturité de fruit tout en conservant des tanins élégants. Dans l’ombre des grandes firmes anglaises, cette petite maison a de tout temps produit de grands vins. »
Bettane+Desseauve
« Dirk Niepoort a porté sa vieille firme familiale à un degré de qualité et de notoriété jamais atteint auparavant. Sa créativité s’est d’abord orientée dans la production de vins rouges de grand caractère. [...] Mais il n’en a pas négligé pour autant les vins de Porto. Les cuvées ont un raffinement unique mais délivrent aussi toutes les notes de roche volcanique qui devraient être la définition du type. »
Un domaine emblématique du Douro
Le vigneron Dirk van der Niepoort est la cinquième génération en charge du domaine fondé il y a plus de 170 ans. Il incarne la synthèse parfaite entre la tradition et une originalité couverte de succès. Le résultat : le non-conformiste de la scène viticole présente d’impressionnants vins portugais, qu’il s’agisse de blancs, de rouges ou de rosés. Il est ainsi l’un des acteurs principaux du renouveau au Portugal.
Au sens strict du terme, la propriété Niepoort n’est pas un domaine purement viticole : il s’agit plutôt d’un petit empire familial portugais aux racines néerlandaises installé sur la côte Ouest du pays ibérique. D’excellents vins de table y sont produits depuis les années 1990. La qualité de classe mondiale ne doit pas toujours aller de pair avec la taille de l’exploitation. C’est ainsi que le célèbre guide Wine Spectator a comparé par le passé le domaine Niepoort à la maison de Champagne française Krug. Cette dernière, malgré sa petite taille, donne vie à des vins effervescents de haut niveau que peu de concurrents sont en mesure d’égaler. La critique œnologique internationale partage le même avis : le guide Hugh Johnson’s Pocket Wine Book (2014) décerne à Niepoort trois à quatre étoiles, lesquelles sont synonymes de notoriété et de qualité de classe mondiale. L’expert Oz Clarke classe l’entreprise dans la même catégorie et attribue également uniquement des bonnes notes.
Le quartier général de la société Niepoort se trouve directement sur la côte Nord-Ouest du Portugal, à Vila Nova de Gaia (abrégée en Gaia). C’est ici que se situent les installations de stockage, d’assemblage, de maturation, de mise en bouteille, d’étiquetage et d’expédition du vin de Porto, ainsi que l’administration et la gestion de Niepoort. Juste en face, sur la rive Nord du fleuve Douro, se trouve la célèbre ville de Porto, laquelle a donné son nom au fameux vin. C’est ici également que le Douro, dont la région viticole porte le nom, se jette dans l’Océan Atlantique. L’entreprise familiale Niepoort s’occupe aujourd’hui de plusieurs hectares de vignobles dans les zones Douro, Barraida et Dão, dans le Nord-Ouest de la Péninsule Ibérique. En 1987, lorsque Dirk Niepoort rejoint l’équipe, les premiers vignobles en possession du domaine ont été achetés : Quinta de Nápoles et Quinta do Carril dans le Cima Corgo, un petit territoire de la région viticole du Douro. Traditionnellement, c’est de cet endroit que proviennent les meilleurs vins de Porto du pays. De nouvelles vignes ont été plantées, mais des ceps ancestraux, âgés de soixante à cent ans, ont été également conservés avec la plus grande minutie par les Niepoort. Les investissements et le travail ont porté leurs fruits, car ils ont permis de poser la première pierre de la production des nouveaux vins de table de la marque Niepoort. Une approche similaire a été adoptée pour les domaines (en portugais : quinta) qui ont été achetés par la suite, comme par exemple la Quinta da Lomba et la Quinta de Baixo.
Toutes les zones viticoles de Niepoort sont influencées par le climat atlantique. Notamment la région Barraida dispose d’un climat frais et humide, les sols y sont riches en sable, en argile, en calcaire et en micaschiste. Des raisins dotés d’une acidité élevée et d’un volume d’alcool faible y voient le jour. La région Dão quant à elle profite de plus de roches granitiques, lesquelles traversent verticalement le schiste omniprésent. C’est la seule raison pour laquelle les vignes peuvent atteindre suffisamment d’eau et de nutriments malgré les sols de granit extrêmement durs. La zone Douro est également riche en schiste. Quatre chaînes de montagnes jouent un rôle climatique supplémentaire : la Serra do Alvão, la Serra da Padrela et la Serra de Bornes, qui protègent la région du Douro des températures plus fraîches de la région Minho (où est produit le Vinho Verde) au Nord. La Serra do Marão, du haut de ses 1 400 mètres d’altitude, représente également une barrière contre les intempéries. Les vignes de Niepoort sont installées sur des coteaux dont la déclivité peut atteindre plus de 30 %. Le travail dans les parcelles est donc très compliqué et a lieu principalement à la main. Une autre facteur de taille : les importantes fluctuations de température entre les différentes régions où l’entreprise Niepoort est active. Par exemple, dans la ville de Porto, nous pouvons avoir une fraîcheur estivale de 15-25°C, tandis que le mercure peut grimper jusqu’à 40-50°C dans la vallée du Douro pendant la journée. Ces records thermiques peuvent notamment être observés à proximité du fleuve et dans les vallées avoisinantes de la rive droite du Douro. En hiver, le gel est fréquent, mais il neige rarement.
Les domaines cultivent majoritairement des cépages rouges, dont beaucoup sont des variétés portugaises autochtones. Dans ce contexte, Dirk Niepoort s’intéresse fortement au terroir de ses vignes, lesquelles sont plantées en différents cépages et à partir desquelles, ultérieurement, des assemblages voient principalement le jour. Le mélange des variétés de raisins a lieu dans les vignobles. Ceci est typique pour la région viticole de la vallée du Douro. Autrefois, cette technique permettait de pouvoir vendanger suffisamment de raisins mûrs afin de créer un vin harmonieux. Côté vins rouges, Niepoort cultive les cépages touriga nacional, touriga franca, tinto roriz (nom portugais du tempranillo espagnol, également appelé aragonez), tinta barroca, tinto cão, sousão et bien d’autres, en partie très anciens. Parmi les variétés blanches, citons fernão pires (maria gomes), arinto, bical, cercial, malvasia (malvasia fina) rabigato, gouveio, viosinho et d’autres, connues également comme des raisins blancs ancestraux. Dirk Niepoort les utilise pour élaborer des vins de Porto, des vins rouges classiques, des vins dits 'blockbusters', des cuvées en blanc puissantes, un rosé léger, ainsi que des projets communs ambitieux et visionnaires, par exemple avec du riesling. La cuvée 'Fabelhaft' est issue de l’un de ces projets et, ainsi, a nettement contribué à redorer la réputation du vin du Douro.
Une particularité de la maison consiste à ce que les raisins soient toujours foulés au pied. La vinification du moût a ensuite lieu majoritairement en cuves inox, ainsi qu’en fûts de chêne français. En plus des fûts neufs de 500 et de 3 000 litres, 25 % de barriques usagées du même volume sont également utilisés.
La famille Niepoort est surtout connue pour ses vins de Porto avec lesquels elle pratiquait déjà des activités commerciales depuis la fondation de la maison à la fin du 19ème siècle. Le vin de Porto a connu un grand essor en raison des conflits entre l’Angleterre et la France à la fin du 17ème siècle. Les anglais boycottaient autrefois les productions françaises, de sorte que le Portugal a été choisi comme fournisseur alternatif et que les relations commerciales anglo-portugaises se sont intensifiées. En 2005, Dirk Niepoort prend la relève de son père, le traditionaliste du vin Eduard Rudolph Niepoort, et dirige la maison depuis avec sa sœur Verena. Déjà auparavant, le frère et la sœur étaient actifs dans de nombreux domaines décisifs. Cependant, tous ces merveilleux vins de Porto seraient impensables sans la famille Nogueira, dont les membres, ainsi que le fondateur de la société, Marius Niepoort, ont commencé à travailler comme maîtres assembleurs en 1842. En 2010, José Nogueira senior a fêté le 50ème anniversaire de son entreprise. En 2011, son fils, José Nogueira junior, qui accompagnait son père au travail depuis un certain temps, l’a remplacé en tant que nouveau maître assembleur de cinquième génération. Les familles Niepoort-Nogueira sont donc sur la voie directe d’un avenir brillant en tant qu’élite de l’œnologie portugaise, élevant la barre année après année.
Récemment, Dirk Niepoort a également été honoré du titre de 'Vigneron de l’année 2018' lors du concours Wine Awards du magazine 'Der Feinschmecker' ('le gourmet' en allemand). Ce prix est décerné à des personnalités de la scène viticole internationale qui n’ont cessé de produire des vins de haute volée au fil des ans et qui profitent d’une réputation exceptionnelle en tant que vignerons au-delà des frontières du pays.
Monsieur Niepoort, quand avez-vous commencé à vous intéresser pour le vin ?
« J’ai découvert mon véritable intérêt pour le vin en Suisse, où j’ai fait mes études et travaillé pour Mövenpick, après avoir lu un livre sur le vin appartenant à l’entreprise ! »
Avec le vin 'Fabelhaft', vous avez rencontré un succès sensationnel et la demande est très importante depuis le millésime inaugural 2002. L’édition 2013 est désormais déjà le dixième millésime. Comment est né ce projet ?
« J’ai toujours voulu faire un vin qui convient d’un côté comme entrée de gamme dans notre petit univers œnologique Niepoort, sans renier son origine du Douro, mais qui propose également un rapport qualité-prix fabuleux au sens littéral du terme... et ait un bon goût, évidemment ! Un vin qui ne se conforme pas à la mode moderne, un vin avec des aspérités, une personnalité, un vin qui n’est pas simplement sombre, gras, boisé et doux comme la plupart des cuvées d’aujourd’hui. »
Comment avez-vous eu l’idée de ces étiquettes inhabituelles et de ce nom accrocheur ?
« Spontanément ! Chez notre graphiste, j’ai vu l’ébauche d’une étiquette enroulée autour de la bouteille et j’ai dit à haute voix 'fabelhaft' (fabuleux) : c’est ainsi que le nom est né. Avec la fable de Wilhelm Busch 'Hans Huckebein' qui y figure, nous voulions intégrer quelque chose de typiquement allemand auquel le consommateur peut immédiatement s’identifier, où ses yeux restent accrochés, où il découvre par lui-même une histoire familière. »
La vallée du Douro a-t-elle suffisamment de potentiel pour produire des vins de classe mondiale ?
« Je crois vraiment que la vallée du Douro dispose d’un énorme potentiel pour des vins de classe mondiale, mais nous ne sommes pas encore au stade où nous pouvons y faire appel et l’utiliser dans son intégralité. Mais depuis le millésime 2011, nous semblons nous rapprocher régulièrement de notre objectif. »
Les cépages des vins comme 'Fabelhaft', 'Redoma' ou 'Batuta' sont-ils identiques à 100 % aux cépages de vos vins de Porto ?
« Pas forcément. Il y a quelques différences. L’aspect le plus important est de tout planifier pour que les cépages conviennent soit au Porto, soit au vin de table. Aucun compromis ne doit être fait en faveur de l’un ou de l’autre. Les deux doivent être produits au bon moment et dans les bonnes conditions, et non l’un après l’autre parce que c’est plus pratique. Je pense que c’est la plus grosse erreur qui a été faite et qui est encore faite dans le Douro. Pourtant, il y a des cépages qui conviennent particulièrement bien au vin de Porto, comme la malvasia fina, mais cela ne me convainc pas en vin blanc. »
Revenons aux vins individuels : quelles sont les particularités des cuvées 'Redoma Branco', 'Batuta' et du nouveau 'Fabelhaft Reserva' ?
« Le 'Redoma' blanc est un vin de contrastes. Je souhaite qu’il soit puissant tout en paraissant léger au palais. Il doit être gras et complexe, mais avoir un goût aérien et frais. Frais, mais pas fruité. Il doit surtout s’agir d’un vin avec de la personnalité, qui grandit avec l’âge et gagne en harmonie et en beauté avec le temps. Le 'Batuta Tinto' est d’un très haut niveau, à tous égards. En effet, les raisins de ce vin proviennent de deux parcelles très différentes mais exceptionnelles, avec des ceps de plus de 80 ans et à une altitude entre 400 et 800 mètres. Il fermente généralement sans rafles, mais les raisins restent sur leurs peaux (sans extraction) pendant plus d’un mois et sont ensuite élevés exclusivement en barriques. 'Fabelhaft' étant devenue une marque très forte, il est logique d’élargir la 'famille'. Le Reserva est élaboré à partir de meilleurs raisins vendangés et vieillit en fûts. »
La célèbre dernière question : quels vins emporteriez-vous sur une île déserte et pourquoi ?
« Un grand 'Auslese/Beerenauslese' (vendanges sélectives, cuvées de baies séchées, si possible, avec très peu de botrytis et beaucoup d’acidité) de l’un des grands vignobles de la Moselle allemande (Fritz Haag, Dr. Loosen, Willy Schaefer, J. J. Prüm ou aussi de Philipp Kettern...) et bien sûr un Porto vintage comme le 'Taylors 1948'... et un Bourgogne blanc de Romanée Conti ou Sauzet ou du Domaine Leflaive... et bien sûr un Bourgogne rouge d’Armand Rousseau ou du Domaine Romanée Conti. S’il s’agissait d’un millésime plus récent, j’opterais pour le 1993. Pour les plus anciens, j’apprécierais beaucoup le millésime 1969 comme compagnon, par exemple. »